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( 14 février, 2014 )

« La vérité, et rien que la vérité ».

Bismillahi-Arrahmani-Arrahim

Louange à Allah seul. Bénédiction et salut soient sur le sceau des prophètes, sur sa famille et ses compagnons et ceux qui les auront bien suivi. Mon frère, avec ton air malicieux, tu m’affubles du qualificatif de séparatiste. Matin et soir, tu chantes ce refrain en boucles, risquant de t’asphyxier. Et le ridicule finira par te blesser. Je ne t’ai pourtant jamais entendu traiter de séparatistes, nos frères originaires de Mtsambountsini. Eux qui, depuis très longtemps, à Paris comme à Marseille, se sont toujours réunis sans intrus. Tu le savais n’est-ce pas ! Au lieu de t’égosiller et de verser quotidiennement dans la palabre insipide et stérile, tu ferais donc mieux de canaliser ton énergie pour l’user dans les efforts de réhabilitations de notre très chère ville. Peu m’importe avec qui tu t’associes, ou dans quel quartier tu veux les réaliser. C’est ta liberté !

Peu m’importe également la dimension de l’œuvre. Un petit galet ou une dalle ; un petit sentier ou une « autoroute » … comme tu le veux ou comme tu le peux. En tout cas, ce sera toujours fait dans un des quartiers d’Ikoni. Au final, tu fais beaucoup de discours, mais avec peu d’actes positifs aux fruits palpables. Cher frère, l’union est un idéal noble auquel j’adhère moi aussi. Mais la réalité universelle est toute autre. Divers partis, des courants dans un même parti et même des clubs dans un même courant. Ainsi va le monde. Ce n’est pas la diversité qui est condamnable. C’est plutôt l’animosité qui règne chez certains qu’il faut extirper. Faisons-nous la concurrence dans les bonnes actions et non dans les destructions : « A chacun une direction vers laquelle il s’oriente pour accomplir sa prière ! Mais l’essentiel est de chercher à vous surpasser les uns les autres dans l’accomplissement du bien… » (Sourate 2, V148) Moi, je dis plutôt un grand merci à tous nos frères sur les terrains, à Ikoni, qui s’échinent dans toutes les actions de restauration de nos lieux de vie afin d’améliorer au moins « l’état esthétique » de notre ville.

Certes, un moment viendra où certains projets nécessiteraient la conjugaison des actions de toutes les forces vives de notre ville. Ce n’est pas nouveau chez nous, n’est ce pas ! Notre mosquée de vendredi a bien été conçue collégialement et réalisée par des participations financières séparées et variées de nos quartiers… Nous sommes capables d’intelligence quand il faut ! Au fait, où sont les érudits de Mtsambounstini? Je ne veux pas du tout insinuer ici qu’ils approuvent les atrocités commises dans notre ville ! J’attends seulement un silence assourdissant de leur part. J’entends seulement un silence assourdissant de leur part. Aujourd’hui en tout cas, moi, j’abandonne volontiers mes habits du « Mdrwantsi » doté d’urbanité et de sympathie communicante. Oui, j’en ai assez de recevoir des gifles venant toujours des mêmes gredins, des mêmes incendiaires et des mêmes scélérats. Chaque fois que je passe l’éponge, le surlendemain ils récidivent. Te rappelles-tu du 16 août 1996 ? Un meurtre au « Founihaziri ». Heureusement que cette fois-ci, en décembre 2013, quoiqu’ atroces, les dégâts ne furent que matériels ! Il y a eu néanmoins un « meurtre symbolique » : la destruction de la plaque commémorant l’assassinat de 1996. Parce qu’ils ne veulent pas qu’il reste une trace pour la mémoire ! Or sache que « parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir »

Cependant, si j’avais le pouvoir d’oublier, j’oublierais. Bien que mon chagrin soit encore vif : « Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins ». Pourtant, je ne désire nullement pas me venger. Rassure-toi, je reste sans haine ni rancoeur. Cela consume le cœur. En effet, mes « foundis » m’ont toujours mis en garde contre ces grands maux. Ainsi, je voudrais pardonner. Sachant que le pardon n’est toutefois pas une obligation imposée par notre Seigneur. C’est seulement une recommandation, donc un libre choix laissé à la victime. La règle générale étant l’application de la loi. Il est vrai qu’une mascarade de procès a eu lieu. Des petites mains sont inculpées et écrouées. Mais les « cerveaux » qui ont commandité ces atrocités ont été épargnés. Ce n’est pas surprenant pour quiconque connaît le fonctionnement de nos juridictions ! Mais toi mon frère matamore, ton attitude me déçoit. Est-ce par crainte de représailles, par solidarité familiale ou par intérêts que tu n’oses pas critiquer et dénoncer ces « cerveaux »! Tu deviens alors l’acolyte de ces agresseurs. En revanche, tu es très bien à l’aise et prompt pour t’en prendre à moi, la docile victime. Le comble de l’hypocrisie, c’est quand tu me parles de Dieu. De quel Dieu parles-tu d’ailleurs ? Car celui à qui je crois, Dit : « …Ceux qui répondent à l’offense quand ils en sont victimes, sans oublier que la riposte doit être égale à l’offense subie ; et que celui qui pardonne et se montre conciliant trouvera sa récompense auprès du Seigneur, car Dieu n’aime pas les agresseurs. Mais ceux qui répondent à une injustice dont ils ont été victimes n’encourent aucune peine. En revanche, sont punissables ceux qui oppriment leurs semblables, et qui, sans souci d’équité sèment le mal sur la Terre. A ceux-là, un châtiment douloureux est réservé.  C’est un signe d’une grande sagesse que de faire preuve de patience et de clémence. » (Sourate 42, V 39-43)

Par ailleurs, penses-tu que ce Dieu est satisfait de ceux qui ont incendié la maison de notre foundi Soulé Mouigni Halouwa ? Les malfaiteurs n’ignoraient sûrement pas que c’était une « maison bibliothèque religieuse », garnie de Corans ainsi que d’une pléthore de manuscrits et cahiers islamiques. Et tout est réduit en cendres. Que des cendres. ! Des cendres. (Ce n’est là qu’une illustration d’un de nombreux lieux sinistrés ; j’aurais pu citer d’autres maisons et véhicules qui ont subi le même sort) : « … Que la malédiction de Dieu frappe les injustes » (Sourate11, V18) Je voudrais pardonner. Tout en sachant que « si l’on est d’une tolérance absolue, même envers les intolérants, et que l’on ne défende pas la société tolérante contre les assauts, les tolérants seront anéantis et avec eux la tolérance » Mais qui dois-je pardonner ? Personne n’a fait son Mea Culpa, et personne ne m’a demandé pardon. Or c’est par la vérité que naîtra la véritable réconciliation qui pacifierait enfin notre cité. Allah nous dit : «… Réconciliez les avec justice et impartialité, car Dieu aime les gens équitables » (sourate 49 verset 9) Et nous parviendrons enfin à vivre ensemble convenablement comme des frères avec nos différences, car Ikoni est une et indivisible, mais n’est pas uniforme. Que les insensés manifestent leur repentir et ma plaie béante commencera à cicatriser! En attendant, je te laisse prêcher la bonne parole auprès des tiens. Moi, je continue ma route avec les miens (les wadrantsi & associés).Je partage paisiblement mes joies socioculturelles et coutumières avec eux, en savourant nos « maelé ya nazi et le ntibé ».

In-challwah un jour nous nous unirons. Qu’Allah nous guide et fasse de nos enfants une descendance pieuse qui L’adorera et suivra les enseignements du Prophète swalla-Allwahou anlayihi wa sallam !

 

Paris, le 13 février 2014.

Mohamed Soulaïmana Mouigni

( 14 février, 2014 )

PRISONS, BRIGADES COMORIENNES OU LIEUX DE FIN DE VIE ?

Pourquoi la prison comorienne devient un lieu de fin de vie ? Vivant ce qui est arrivé à Mohamed Farouk et autres qui l’ont précédé, ce jeudi 13 février 2014, c’est le tour d’un jeune Doudou Issa Ali Abdallah, originaire d’Ikoni. Ce jeune qui était enfermé à la gendarmerie d’Ikoni depuis peu, a trouvé la mort… succombé à ses blessures. Le jeune Doudou Issa Ali Abdallah, ne passant pas plus de trois jours à la brigade susdite a été l’eau à boire des hommes d’uniforme de Vunyanya dju.

Mystérieux. Tôt le matin, le jeune a été découvert mort dans la pièce où il était enfermé. Panique à bord. Sans pouvoir assumer leur responsabilité, les hommes de la brigade d’Ikoni ont fait appel au COSEP pour récupérer le corps. C’est cette unité qui a ramené le jeune inerte à Ikoni. Mais le plus inquiétant, est qu’on ne sait pas quand est-ce que cette atrocité touchera à sa fin. L’Etat naturel, la société sans Etat en quelle se comportent les Comores méritent une radiation.   

Vont-elles s’impliquer les autorités politiques et religieuses comoriennes pour éradiquer ce fléau ? Le muftorat qui ne cesse de prêcher… va parler de ce climat nocif qui règne dans les geôles comoriennes ? Pourquoi ce jeune sans défense… a été affreusement assassiné dans cette brigade ? Doudou, jeune ikonien sans histoire aucune, son sacrifice ne doit pas passer sans échos. Il est temps que les autorités comoriennes se mobilisent pour lutter contre la barbarie élisant la prison comorienne et les brigades, domicile. L’enterrement du jeune Doudou a lieu ce jeudi 13 février 2014 à Ikoni, sa ville natale, et Paix à son âme. 

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

Source : COMORESplus

( 11 février, 2014 )

BISHIONI, LIEU TEMOIN DE L’HISTOIRE DES COMORES

A Ikoni, à chaque lieu son histoire. Il y a ceux dont nous avons connaissance et d’autres qui nous échappent, bien sûr, pour l’instant. Tous comme Lazare, où ceux qui étaient atteints par la variole, sont  ensevelis, en 1922, Bolaoya où les défenseurs de la cité sont morts au profit du fils et père au XIX è, Mbuu-dju ya shuma, la porte de sortie de la ville, Bishioni a son histoire très riche et très mouvementée. Elle commence à façonner tous les enfants d’Ikoni. Plusieurs lieux et monuments témoins ou acteurs de l’histoire locale et nationale y sont présents même si quelques uns sont tombés en ruine. Le Palais de « Ha Idarusi ». Idarusi, un roi originaire d’Anjouan avec sa femme de Ngazidja, selon nos sages, siégea dans ce palais qui se trouve au quartier Bishioni. Plusieurs rois comme le petit fils de Trambwe, un certain Kaleheza y habitèrent aussi. Et en dernier hôte de prestige, c’est le roi Saïd Ali ben Said Omar qui l’occupa. Ni plus ni moins que le dernier Sultan de Ngazidja.

Gand témoin de l’histoire de notre pays, Bishioni a vu la naissance de la première mosquée de vendredi, dernièrement connue sous le nom de Msihiri wa wanamdji. Et, la deuxième mosquée de vendredi, actuellement Msihiri wa Ntibet, elle-même construite par le Tibet Mlanao wa Aziri wa Ilamisiru, dont la résidence fut au Bishioni. Plus précisement au Kapviri djewe. C’est à ce même lieu, c’est-à-dire Bishioni où est bâtie la nouvelle mosquée de vendredi de la ville d’Ikoni. Toutes en parallèle avec le paya la Matso, où se prirent les décisions lors des grandes guerres entre le Bambao et les autres régions. Cet endroit est bien protégé par le quartier Mbanga-hari, anciennement appelé « Mpanga-hari ». Cette appellation vient de la famille Inya-banda, qui fut en majorité dans ce quartier et même quelques descendants occupent terrain jusque ces jours, en l’occurrence chez Said Andhum Said Muhtar, chez feu, Fundi Mmadi Moindze, chez feu, Issimaila Ali Mvulana… Inya banda fut la famille qui assurait la fabrication de « Mpanga, fumu… », Des armes dont les guerriers d’Ikoni et de Bambao disposèrent. C’est après avoir abandonné les armes en « Inazi ». Latéralement, il y a la mosquée de Mvudja-gawa. Gawa qui signifie wamanga. C’est là où les wamanga de l’époque firent leurs prières. Il y a ensuite, la mosquée de Fowmi où les dignitaires firent leurs prières, connue aujourd’hui sous le nom de Msihiri wa fundi salimu.

Juste au Nord du lac Bishioni, se trouva le grand marché appelé, Shindwa nguu-ntsini et autres activités. Le plus vivant, le plus présent c’est le palais Kapviridjewe, où nombreux rois y régnèrent séculairement. De siècles en siècles, voici quelques uns des rois de la lignée Inya Matsa Pirusa qui siégèrent au palais Kapviri-djewe, site symbolique de Bishioni. Ils s’agirent de Djumbe Mambwe wa nguu, de Nyau wa Ntibet, de Ntibet Mlanau, de Fe-uziwa, de Trambavu, de Sujawma Inkwaba, de Nyao wa mfaume, de sultan Ahmed Mwinyi mkuu, de Mmadi bin sultan, d’Abdallah Said Hamza.etc. Jusqu’au dernier sultan Said Ali bin Said Omar. Passons.

D’où vient le nom de Bishioni ?

Il fut une fois. Mlanao wa Aziri Ilamisiru, eut l’intension d’annexer le Hambu, pays dont son père est originaire. Lui même Mlanao, d’inya mba mdro du coté de son père. Donc, il promit aux guerriers de Bambao, qu’une fois prendre possession de Hambu il les récompenserait un à un. Par conséquent, il faut qu’ils fassent preuve d’efficacité. Ce fut bien au milieu du XVIIIe siècle. Ensuite, après la victoire, Mlanao n’a pas respecté sa parole. Et ces guerriers voulurent agir mais sans indiscipline ni diffamation au roi. Donc ils eurent recours à un poète très éloquent et intelligent pour interpeler Tibet Mlanao. Les guerriers, les troubadours, les gens de la cours organisèrent un Sambi. Le sambi fut la musique avec laquelle on célébrait une victoire. Et donc là, Mlanao, sortit de  son Palais Kapviridjewe, pour assister à la fête. C’est dans le lac, piscine naturelle, une fois que la marrée fut basse, que le Sambi se déroula. « Ubiha Ngoma. » Donc, Ndopvo « Bishiyoni ». Le tam-tam retentit, avec la chanson du poète, selon laquelle :

- Sinde ra hora le kalikali la nyuma dzaha

- Ra hora le vuli mdruni la Singani

- Bahi mgu ye djanyiliya ri reme reheleya manda djuu

- Yamba yzo wa hamba bo Kori

- Ba nkuoni yla yka nanga za Mitsudje

- Yfu shuma wa Bambao wa Yrenge

- Niyo kwadja Yrenga dja nkoboha

- Sha wa yrenge na nkaya za mwazi.

Depuis, cette date là, une fois qu’on remporte une victoire suite à guerre, les hamadis d’Ikoni, ensemble avec les troubadours, célèbrent la victoire, à la place, « Bishioni ». Des générations et des générations, le lac servait de terrain de foot avant la naissance du stade Zinkubini. Son eau est bénite, donc féticheuse à tous les enfants de la cité.

Bishioni, lieu des martyres

Et autre point important, comme ce lieu n’a rien d’inaperçu, le 18 Mars 1978, onze martyres s y sont inscrits. En 1799, Ikoni a été attaquée par les malgaches, sous la conduite de Mbeshezi kumanda. Ce fut pendant que Sudjawma Inkwaba siégea à Kapviri-djewe. Après la capture de quelques femmes ikoniennes par les pirates malgaches, certaines ont choisi la mort à la déportation… Elles préférèrent se jeter sur les nandi de Nguntsini, depuis le long de la falaise du Mont-Djabal. El là, c’est au Bishioni qu’elles atterrirent inertes. Elles s y décomposèrent « Oyé, oyé, oyé. Ya allah lâilâha-illadhâhu, ndo kalima laheya». Dirent-elles. Des cris de femmes martyres, des femmes généreuses, des femmes braves, des femmes fières d’elles même. Dans l’air s’inscrit leur mort avant d’être avalées par les vagues et les mapvasi de Ngu-Ntsini, avant d’atterrir sur les eaux qui lèchent les pieds de la falaise du mont-Djabal et de Bwekuni. Même si beaucoup sont mortes, mais quelques captures ont été produites. Les Ikoniens, sont tués, déportés et exterminés par les malgaches. Leurs biens furent confisqués. Le Ntibet Sudjauma-yinkwaba se réfugia au palais Bunarithi, sur le Mont-djabal et fut assassiné à son tour par les pirates malgaches.

Alors, si des enfants natifs d’Ikoni, descendants de Maharaya mbi, comme Mna buna, Fumma wa saydu, Hamada Habakari, Djumbe Fumu, Bwana haziri, Mbaliya mna budugali, Mbaye wa Assoumani et autres. Descendants des femmes martyres, comme koko wa Ta-aniss, Sindza hamu, Mari shando et toutes les autres, tiennent à conserver les traces, en rénovant le lieu symbolique de la ville d’Ikoni-Bishioni, cela doit être notre fierté. Bishioni qui a marqué la grande histoire de notre ville, depuis que cette ville est ville, ne doit pas être rangé dans l’inexistence. Merci, jeunes actifs pour la rénovation de notre lieu-nez de la ville d’Ikoni. Ikoni qui se réveille tôt et qui dort trop tard.

 SAID YASSINE Said Ahmed

( 10 février, 2014 )

LA PLACE BICHIONI

La place de BICHIONI qui est notre centre ville d’Iconi, est à la fois magique et tragique. C’est à ce lieu historique que tout Iconi se retrouve pour les grands événements. Elle est magique, une fois par semaine les musulmans se donnent rendez vous pour la prière du vendredi et l’adoration d’Allah. Tous unis comme un seul corps devant Allah. 

Elle est tragique, 11 personnes natives des cette ville ont trouvé la mort sous les balles des milices du régime d’Ali Soilihi le 18 mars 1978. Les balles n’ont pas distingué les corps selon l’origine du quartier. On a voulu faire taire les Iconis et quelques mois plutard à cette même place les survivants déportés et les prisonniers politiques ont retrouvé la liberté comme sortis de l’enfer vers le paradis.

Et enfin c’est à ce lieu que tout enfant d’Iconi goûte au plaisir de la nage et découvre le goût salé de la mer. Cette eau à la fois douce et salée faites de tout enfant un futur pécheur d’Iconi. Alors, s’il vous plait les bâtisseurs d’aujourd’hui, faites de cette place un lieu magique pour l’ensemble des nos enfants d’ICONI.

Riri ZS

( 8 février, 2014 )

LA REPONSE EST LA. CE REGARD EST PESSIMISTE

Quel regard de cheikh Abdullah, un regard pessimiste qui pointe du doigt certaines personnes qu’on connait par des actions et réalisations qu’elles ont faites à IKONI. Il leur frappe avec force sans réserve, muni d’une sabre qui est sa plume pour les décapiter. C’est un regard accusatoire comme si ces jeunes qui réhabilitent les sites de la ville d’IKONI sont à l’origine de la barbarie sans précédente qui a plongé notre cité dans le désarrois la plus tragique de son importante histoire.

Tu penses que le mieux est de laisser le FOUNIHAZIR, site classé par l’UNESCO comme patrimoine mondial, en lambeau et en ruine après ce qui s’est passé ? Je repose la question encore une fois, pourquoi des jeunes gens qui se sont toujours défoncés pour leur ville en militant en réalisant des actions pour l’évolution de celle-ci, se replient sur leur quartier ? Tes qualifications à leur égard sont loin de ce qu’on connait de ces derniers. Ainsi va la vie mais un jour viendra. On fera le bilan de celui qui a réagi pour trouver l’unification et celui qui est resté dans l’inertie qui voulait décréter l’unification.

Yé Ckayiri

( 7 février, 2014 )

QUEL REGARD ?

S. Pour tous les Amis de la ville D’Iconi , le temps presse pour estomper l’hémorragie dont notre ville est victime. Une espèce de guerre froide voit le jour dans la transparence totale et personne ne se sent concerné. Comme si, ça va de soi qu’après ce terrible conflit qui nous fait tous du mal, certaines personnes n’ont de recours que la prise d’armes lourdes pour détruire du mieux qu’ils peuvent notre unité.

A qui font-ils la guerre si ce n’est à notre propre ville. Oui, la guerre des actes qui est activée aujourd’hui à Iconi, soutenue et entretenue par des iconiens d’ici et d’ailleurs et tous milieux sociaux confondus n’émane que de la haine, de l’ignorance, de l’inconscience ,de la faiblesse bref d’absence de foi. Je ne critique pas qui que ce soit, je remarque et essais de faire remarquer le danger auquel malgré nous, certains de ceux qu’on croyait nos amis, frères et sœurs nous exposent par leur entreprise de « désespoir ». Ce n’est pas en se repliant sur soi-même que le combat pour la justice, la vérité, la paix va triompher. Vous qui êtes D’Iconi et qui êtes animés de « séparatisme », vous avez tort et faites très mal à votre famille qu’est Iconi unie.

Ressaisissez-vous et retrouvée votre conscience égarée dans le noir. Que Dieu vous pardonne des maux que vous vous infligez. Oui que Dieu vous pardonne et vous redonne la raison car Iconi ne saura jamais pardonner ceux qui voudront l’émietter plus qu’elle l’est déjà . C’est bien facile de détruire et la facilité est souvent attribuée aux faibles et de ces derniers je n’en connais pas D’Iconi,sauf ceux qui le prétendent . L. L. LOVE & PEACE. B. Bon vendredi ya baraka na Iconi ri yandzawo ha kweli à tous et que Dieu nous vienne en aide avec sa bénédiction!!!

Cheikh Abdullah

( 4 février, 2014 )

CE QUE JE PENSE DU CLIMAT ACTUEL D’IKONI

Peut-on parler d’une face cachée du vent qui souffle à Ikoni ? Un point de vue qui va plaire et déplaire sans doute. A chacun sa liberté, d’apprécier ou d’abhorrer. Il y a un an depuis que la rixe désarticulant la ville d’Ikoni s’est inscrite durablement dans la mémoire de l’histoire de notre pays. Un an c’est trop, un an c’est peu. Ca dépend du battement du cœur. Beaucoup de voix se sont levées comme beaucoup ont préféré garder le silence. C’est comme ça dans une société qui se dit civilisée, tout est permis ou presque. Peu, sont ceux qui ont pu résister au drame des nuits noires, plus précisément du 23/24 décembre 2012 et du 26 janvier 2013. Depuis ces dates, des alliances circonstancielles, des ruptures opportunes, des visages cachés mis à découvert, des masques déchirés naissent et meurent. Un désastre qui servait de leçon très importante chez les ikoniens d’aujourd’hui, surtout les bâtisseurs de la cité de demain. Un malheur qui a averti une population, un malheur à partir duquel résultera du bonheur. Même si pas mal de gens se servaient et se servent toujours de ce conflit, soit dans le but de se tailler un CV de bon médiateur, soit pour mettre en avant leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la ville. Oui, ça arrive. Le conflit d’Ikoni était comme un jeu de rugby. Ceux qui se sont battus et tombés à quatre pattes par terre, ont fait profiter de la balle à ceux qui les regardent se casser la gueule. Sans doute le conflit d’Ikoni a bien servi à la classe politique comorienne dont certains se réjouissaient de l’apocalypse et ne cesse toujours d’en abuser. Et aucun de nous n’a osé le dénoncer Passons. Une dignité vendue. Le plus inquiétant, c’est l’hypocrisie, dans la gestion de ce conflit qui est loin, je dis bien loin d’être apaisé. Je je n’affirme pas qu’il ne sera jamais apaisé.

Je persiste et signe, le conflit est loin d’être apaisé.

Lorsqu’un peuple veut résoudre ses problèmes dans l’hypocrisie, lorsqu’un peuple veut résoudre ses problèmes sans les confronter au sérieux, sans adopter un langage de vérité, lorsqu’un peuple s’auto-satisfait d’une Paix factice, un simulacre, lorsqu’un peuple veut résoudre ses problèmes avec des états d’âme, et non une réelle volonté d’en venir a bout rien ne peut se concrétiser. Car, c’est se mentir soi même, se voiler la face. Donc un mirage. Nous, ikoniens sommes conscients des éléments nuisibles existant à Ikoni depuis le conflit et nous faisons semblant de les ignorer. Donc, personne n’a l’exclusivité du faux-semblant. Nous sommes tous impliqués. N’appelons pas la l’unité sans qu’on installe son lit.« Hayna utsaho dezo, ye hu trende ha tsaha ze nanga ».Espérons la paix et faisons des efforts. N’appelons pas l’unité sans qu’on s’assure qu’elle ne quittera plus jamais nos murs. On a besoin d’elle mais en vrai. Pas en imaginaire. N’appelons pas la Paix sans qu’on s’assure que la guerre est prête à prendre congé de nous. Sans que les hostilités cessent, sans que la bipolarité complexuelle arrête d’exister.

Et comment la guerre peut-elle s’en aller ?

Jamais une paix sans la vouloir. Mais il ne suffit pas de la vouloir pour l’avoir, il faut aussialler au charbon en osant affronter les causes profondes de cette guerre. Je n’ai pas dit faire la guerre, j’ai dit affronter la guerre. Oser parler des problèmes, confronter les obstacles mais non les contourner et là, la Paix s’invitera toute seule sans intermédiaire. Mais une Paix supposée n’est pas appropriée à une ville glorieuse, héroïne, malaimée et martyrisée comme la notre. Comme a dit François Mitterrand : « le nationalisme c’est la guerre »,mais, Dafine Mmidjindze a dit : « la monotonie c’est aussi un bouchon ».Alors l’absence de débat, favorise le repli, le repli favorise le vide et le vide fait peur à la nature, c’est ainsi que les cruels occupent l’espace de notre milieu. Nombreux sont les problèmes qui ont opposé les quartiers d’Ikoni mais la solution a été toujours sur la planche. Pourquoi cela ? Parce que la neutralité n’avait pas de place. Dire, que je n’ai pas de camp, c’est être nulle part et être partout à la fois. Et cela est un vrai venin contre la Paix. Aujourd’hui, la réalité se voile. Il y avait « wa mdrambwaniet le reste »,donc après conflit, on pouvait s’assoir pour palabrer. Aujourd’hui, le conflit oppose « Mrambwani, les deux quartiers restant, les dissidents des quartiers ainsi que la municipalité, donc 5 clans. Même si elle est de Bamabao, mais le problème actuel vient de cette institution. Pendant qu’elle était locale. Dans ces clans des responsables qui veulent à tout prix qu’on passe l’éponge sur cette situation pour se couvrir doivent être conscients de l’épais manteau qu’ils enveloppent notre cité.

Pour une Paix durable.

Que le mawlid soit fait par tous les ikoniens ou une partie, l’arrogance de la Paix est complètement figée. Ne soyons ni dupes ni hypocrites. Soyons conscients que la Paix boude notre ville. Soyons conscients que la Paix temporaire n’est qu’un château de sable. Soyons conscients que les « wazeyé de Ngazidja », n’avaient que constater à deux ébauches sans résolution. Rien que la valeur sans gout, ni odeur encaissée puis partir avec leurs « sandales ». Ikoniens, ne soyons pas lunatiques, ne prenons pas les générations futures pour des abrutis, ne leur construisons pas non plus des lendemains problématiques ni un château en Espagne. Pour une vraie Paix à Ikoni, cessons nos discours d’autosatisfaction, cessons d’être bon à l’agora et d’être nous même dans le noir. Cessons l’hypocrisie. Les vrais guerriers dans ce problème, on les a vus. Des jeunes qui se sont confrontés, violemment, calmement, sur les réseaux sociaux, signant leurs propos par leurs noms, blessant ou non et des moins jeunes aussi. Sinon, « ngama hanywa ya tsimba mhono ka shindi hu yfikiza ». Les jeunes qui s’étaient liés à des acteurs, et assisté à des réunions clandestines juste pour semer la haine, Ikoni est si petite. Nous nous sommes repérés, kwezi. Des éléments pareils, surtout artisans du futur ne devraient pas s’auto déclarer apôtre de la paix, sans un mea-culpa au su de tout le monde ou ne serait ceux qui les ont sur le viseur.

Quel Ikoni pour demain ?

Sans aujourd’hui, il n’y a pas de demain. Pas de peuple sans histoire et pas d’histoire sans mémoire. Parlons-en. Le problème d’Ikoni n’est uniquement pas de quartier. Et celui d’aujourd’hui vient d’une duplicité de complexes. Le problème d’Ikoni vient d’une vengeance contre un faux adversaire. Le vrai adversaire est abstrait. Alors sans commanditaires dénoncés, Ikoni ne sortira pas du cul-de-sac. Pourquoi lorsque 99,09%des bouches ikoniennes, inculpent Adamo Mohamed, Soilihi Hadji, Cheik Ahmed, Inoussa Ali Djaé, Dahalani Said Salim, Chawali Ali, Issmael Twaib, Chabane Abdallah Halifa, Mohamed Abdallah Halifa, Mohamed Athoumani, Issmaila Haboudou, ne se manifestent pas contre la décision de la justice ? Et l’ancien procureur de la République Ahmed Ousseine, disant que si procès a lieu, il y aura des têtes qui vont tomber, pourquoi on ne l’interpelle pas pour qu’il nous dise où sont ces têtes après procès ? Donc ne soyons pas hypocrites. Le Mawlid sera fait dans l’ensemble. Nous le voulons bien. Et après ? Pourquoion s’attaque à un faux problème comme si le problème d’Ikoni est né du mawlid ? Le mawlid ne doit pas être pris pour un alibi. Nous faisons la prière de vendredi ensemble, nous enterrons nos morts ensemble, nous prenons de taxis ensemble… même si difficilement mais la cohabitation est là. Arrêtons notre hypocrisie. Des pyromanes allument le feu avec la main droite et à la main gauche, un verre d’eau prétextant l’éteindre, juste un verre d’eau. Nous savons tous que ceux qui ont préparé cette apocalypse n’avaient aucune idée dela dimension qu’il a prise, donc parlons-en. Que les commanditaires soient rendus publics pour un mea-culpa, mais au moins qu’on sache qui a commandité quoi. Le mawlid sera fait dans l’ensemble, mais, cela ne va pas suffire, il faut qu’on œuvre pour une vraie paix. Et la vraie paix est conditionnée de réconciliation, et la réconciliation ne peut se faire sans honnêteté, punir les punissables, dresser un bilan… et mettre à table les idées pour savoir ceux qui divisent et ceux qui peuvent nous unir. La médiation de la notabilité n’a pas de vrai sens car, ils vivent moins nos douleurs.

Donc, ne nous mentons pas.

Mettons-nous autour d’une table, parlons des vrais problèmes, cherchons là où se trouve la différence pour que l’attirance mutuelle ait lieu. La virginité spirituelle dans ce conflit c’est maléfique. Et la fausse neutralité, c’est une contribution au chaos. Assez ! Pourquoi à Ikoni, on a peur de parler de notre problème avec clarté ? Pourquoi, n’adoptons pas l’habitude de nous dire les problèmes en face pourque ça change une fois pour toute ? Arrivera-t-il un jour où on peut porter critiques sans être pris pour un impertinent, pour un insolent, pour un arrogant, pour un diffamateur ? Arrivera-t-il un jour où nous, enfants d’Ikoni comprendrons là où se dirige le monde d’aujourd’hui pour que nous puissions participer au concours ? Nos ainés, ont fait, nos ainés ont défait. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que ces générations n’ont rien fait. Si, elles nous ont légué beaucoup. Les cours de soutien, les kilabu, les rencontres, les kermesses, quelques aménagements, le terrain de foot, de basket même si d’une autre part, elles ont failli à une plus grande partie de leurs missions. Donc, démêlons les bienfaits des méfaits, et voilà, adoptons une autre manière, prenons l’habitude d’accepter la critique pour pouvoir émettre des critiques sans pour autant prendre cela en insultes. Ikoni en a besoin…

SAID YASSINE Said Ahmed

( 1 février, 2014 )

DE MDJWAEZI-HAMBU A IKONI, AZIRI ILAMISIRU, FONDATEUR DE FUNI HA AZIRI

On remonte le cours de l’histoire. Un peu plus loin. Selon nos sages, c’est depuis Mdjwaezi, territoire du pays de Hambu, sous le règne d’un bedja issu de la famille Inya bamdro. Des hommes de ce bedja ont assassiné la sœur d’un des guerriers de ce pays, connu sous le nom d’Aziri Ilamisiru. Lui-même issu d’une famille des vizirs de Hambu. Aziri Ilamisiru d’une mère de Mdjwaezi et d’un père de Nkatsuni, village qui n’existe plus actuellement. Mais selon nos sages, Nkatsuni est l’ancien village de Mitsudje. Suite à l’assassinat de sa sœur, Aziri Ilamisiru promit de se venger contre le bedja, si ce dernier n’agit pas vis-à-vis à l’acte odieux des assaillants. Ce fut le cas. Le bedja n’eut pas agi. Aziri Ilamisiru quitta la cour de Mdjwaezi pour s’installer dans un lieu dit Yrovuni. Territoire qui se situe entre Mdjwaezi et Nkatsuni. Et sa présence dans cet emplacement effraya tous les habitants du pays de Hambu et personne n’osa y pénétrer. Vite, la nouvelle gagna tous les pays voisins, notamment le Bambao.

Par ailleurs, une femme de la ville d’Ikoni dans le pays de Bambao connue sous le nom de Mwa-Bedja, elle-même issue d’une famille royale, enfermée dans son arrogance, voulut se marier mais pas avec n’importe qui. Son préféré dut être un guerrier. Ce faisant après avoir appris cette nouvelle, elle partit à la conquête de cet homme. Elle se munit de quoi à manger, et se dirigea vers cet endroit redouté depuis la présence menaçante de Aziri Ilamisiru. Elle rejoignit l’homme qui terrorisait toute une région. Après un moment de tirade, ils se séduisirent. Puis Aziri Ilamisiru accepta de partir avec elle pour s’installer dans l’autre pays, le Bambao. Arrivé à Ikoni, au Sud-est de la ville, lieu où naquit Mwa-bedja, le couple s’installa. Après quelques années de mariage, ce duo mit au monde quatre enfants: Mlanao wa Aziri, Madi wa Aziri, Trambavu wa Aziri et Nyao wa Aziri. Cette dernière est la mère du Fe-uziwa, lui-même successeur de son oncle Mlanao au palais Kapviri-djewe, où siégèrent les rois de l’Inya matsa pirusa.

Malgré sa vieillesse, Aziri Ilamisiru ne voulut pas s’éloigner des activités villageoises qui se déroulèrent un peu plus loin de chez lui. C’est-à-dire « pvo shadju-matari ». Premier bangwe contemporain d’Ikoni, précédemment situé à Ypvingu-djuu. Mais contraint par l’âge, il se retira peu à peu du bangwe shadju situé au Nord-ouest de la ville. Ce fut ainsi qu’il céda aux ikoniens une partie de la cour, de sa résidence de Dahwa djini, pour une seconde place publique. Comme ça les manifestations vont se dérouler sous ses yeux. Cette place se trouve vers le Sud de sa résidence. Là, donc eut naissance le Bangwe Funi ha Aziri. La cour d’Aziri. N’est-il réservé dans cette place que les palabres uniquement. Les activités, les danses traditionnelles, comme le Sambi, le Mkizi-kongo… et autres. Les activités milanantsetiques s’y déroulent de même.

SAID YASSINE Said Ahmed

Ecrivain, traditionaliste

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