LA Paix à IkoniI, personne n’a le monopole du desir et de l’amour.
D’ici de là, certains parmi nous, recevons de représailles et même, faisons l’objet des insultes, des reproches… Mais je suis convaincu que si la cause se défend avec croyance et sincérité, ça met du temps mais on triomphe. Depuis son éclatement, l’affaire d’Ikoni ne cesse d’être instrumentalisée, mais des variations portant aux climats nocifs. A chaque lever du soleil, des nouveaux climats se réveillent, donc cette affaire est truffée des mensonges. Depuis son éclatement des noms comme commanditaires présumés envahissaient l’opinion publique ikonienne et même des auditions ont eu lieu au palais de justice. Certains bien sûr avec la complicité des hauts de l’Etat ont échappé bel. Sont-ils depuis des intouchables. Depuis le début de cette affaire, des preuves et des pistes ont été cumulées et citées même si certains ont été banalisés. Mais bon c’est du passé.
Où sont-ils partis les témoignages ?
Mais le plus inquiétant est que jamais, les concernés directs, donc les victimes n’ont fait l’objet d’aucun dialogue ou négociation. Des victimes méprisées, tourmentées, blasées… les immoraux roulent dessus de ces victimes pour leurs fins personnelles, donc l’affaire d’Ikoni est devenu « shandza sho melea ». N’étions-nous pas nombreux à vivre de près ou de loin les auditions de certaines personnalités ikoniennes, soient politiques ou sociales au palais de justice de Moroni ? N’étions-nous pas nombreux à avoir accueilli, des révélations d’ici et là, des jeunes ikoniens récemment en prison et que par lesquelles, des hautes personnalités ont été prévues pour la prison ? N’étions-nous pas nombreux à avoir appris que l’ancien procureur de la république disait que si on avance sur cette affaire, beaucoup de têtes seront mises en taule ? Alors où se reposent ces dires ? Où se reposent ces faits ?
Aimons ce que nous avons
Certes, tout le monde veut la paix. Personne n’a le monopole du désir et de l’amour de la Paix à Ikoni. Et même les bourreaux veulent cette paix. Qui à Ikoni ne veut pas vivre en paix ? Faisons des efforts, abandonnons nos états d’âme. Prenons cette affaire avec logique, sérieux et intelligence mais non avec passion. Ne nous voilons pas la face sur cette affaire. Ici d’autres diront que « les linges sales se lavent en famille », oui. Mais à condition que ces linges aient le temps d’être séchés. Donc cela ne doit pas être pris pour un alibi. La pudeur des uns ne doit pas constituer la perche des autres pour ruiner la ville. La paix nous la voulons. La paix nous l’avons depuis il y a plus d’un an. Dès le début du conflit, la prière de vendredi se faisait avec la peur au ventre, le premier maulide d’après conflit se faisait séparément, les saluts se raréfiaient… maintenant tout a changé. La paix et là. Même si d’autres prétendent… autrement. Il ne faut pas réveiller cette eau qui dort calmement.
Mais en vérité, pourquoi dans cette paix évoquée, on ne voit pas les têtes présumées fouteuses de bordel, des deux cotés ? Pourquoi on ne voit pas les semeurs de brouilles qui pullulent les quatre coins de la ville ? Pourquoi ceux qui manigancent de faire sortir nos mères chez eux, ne se rencontrent pas au centre des états généraux afin, qu’on en finisse une fois pour toute ? Mais pourquoi se cacher derrière leurs femmes, leurs mères, leurs filles ? Ont-ils peur d’affronter la réalité ? En tout cas tôt ou tard, le temps les attrapera.
Tous au mépris des victimes
Et dans tout cela, les victimes, pourquoi, sont-elles inexistantes dans tous les processus ? Les soi-disant responsables de la ville préfèrent qu’on se fasse justice soi-même ? Si des individus qui ne se croisent pas en litige, se disent qu’ils se réconcilient en ignorant les intéressés, les victimes, de ceux-là, peut-on dire des amis de la ville ? Mais pourquoi ces prétendants occupants de postes politiques, n’ont pu jamais évoquer le nom des victimes ? Est-ce que cela est une vraie paix ? Du conflit d’Ikoni, les sadiques tirent leurs profits. Nombreux parmi eux sont des locaux. Des hommes politiques, des hommes soi-disant accomplis, des jeunes rusés et corrompus… tous au service des forces externes, donc des politiciens aux effets pervers en échanges des minables intérêts personnelles.
Et le double discours ?
Étonnement. Ici, on nous parle de Paix et là on leur parle de réconciliation. Mais à quoi bon de mentir à ces femmes vulnérables ? Pourquoi, on n’ose pas leur dire la vérité que réconciliation est un mot lourd dans cette affaire ? Tant que les commanditaires sont vivants, tant qu’ils ne s’inquiètent pas, tant qu’ils sont toujours à l’ombre… la réconciliation est une utopie. Soyons honnêtes. Comment ces dames traumatisées à jamais par les coup-bats et les complots fomentés par leurs maris, leurs frères et leurs fils ne pourraient pas être avides de paix ? C’est normal, mais pour cette paix, il faut que vérité soit établie à Ikoni. Sans que l’on sache qui a fait quoi, rien ne sera concret. Mais qui a demandé pardon à qui ?
Je crois que cette affaire maltraitée, concerne plutôt des individus abusés, des biens endommagés, des identités attentées… et ces catégories sont mises à l’écart de toute forme d’arrangement. Cette paix électorale, on n’en veut pas. Elle est pire que le conflit. On veut une paix définitive et durable, issu d’un combat d’idées, donc des discussions, des dialogues, des échanges au tour d’une table. Une paix qui mettra à l’écart les malfaiteurs parmi lesquels, des autorités, politiques, religieuses, sociales… qui prennent la ville d’Ikoni en otage en manipulant la jeune génération. Structure qui tue l’avenir de notre ville. Il faut des états généraux pour qu’on se parle en face. Et à Ikoni et en dehors, en tout cas la diaspora car, elle aussi elle est concernée.
SAID YASSINE Said Ahmed