1. Ikoni et ses origines
Une cité des héros et des héroïnes. Pleine de vivacité, de bravoure et d’hospitalité. Ikoni des griots, des poètes et des poétesses… Des pêcheurs qui vont à l’océan au moment où les autres s’y retirent à cause de la brise. Leur nom est « ma nohoa ». Nom idéal des pêcheurs d’Ikoni. Cette cité a donc fait une traversée mémorable, cité parmi les actrices de l’histoire de l’archipel des Comores. Le témoin principal de ce fait est le mont-Djabal. Si vieux et si robuste, ce mont a vu le jour en même temps que la cité. Cette falaise n’est qu’historique. Elle est sous laquelle, au nord, les Mapvasi de pangantsini et de Ntsimwinyini. Il y a ensuite le lac miraculeux de Dziwani-kunkubani. Pas loin de là où Ikoni a vu le jour.
Plusieurs quartiers furent nés à cette ère là. En l’occurrence, Panga-ntsini, Maluzini, Hamboda, Zikokoni, Mitsambuni, Zikubini, Mahawini, Dimamihungu …Limite de la cité, au Nord, Moroni. Au Sud, Mbashile et à l’Est, Mde et Vuvuni. Enfin à l’Ouest, c’est déjà évoqué, la mer. La cité d’Ikoni est composée de douze Inya dont deux ont disparu. L’histoire de cette cité est à la fois mythe et légende. Elle, nous est donc transmise par voie de tradition orale. Hormis les deux premières Inya découvrant les la cité, plusieurs peuplements y furent arrivés.
Des siècles synchroniques, Ikoni berce douze Inya : « Inya Djiva, Inya Mwa-hiko, Inya Fé-dezi, Inya Shimani, Inya Nkadza, Inya Rume, Inya Soha, Inya Djobwe-djanga, Inya Nkondrole, Inya Mmwaha, Inya banda et Inya mpanga. Mais ce qu’on doit savoir, deux de ces Inya dont le mot disparition est évoqué au départ, sont Inya soha et Inya Mpanga. Toutefois, dans la cité de Mkazi, on trouve quelques descendants de l’Inya Panga connus aujourd’hui sous le nom de wa kandzilé, depuis Ikoni transitant à Samani pour Mkazi. Pourquoi, la cité d’Ikoni est jalonnée au Nord du territoire. N’est-ce pas les devins de l’époque qui conseillèrent les quelques têtes d’Inya djiva, Inya sans repère dans l’histoire, de s’approcher aux djinns de dziwani-kunkubani ? N’est-ce pas dans le but qu’ils s’avoisiner des habitants de l’autre cité au nord, c’est-à-dire Mdroni dont parmi les premiers occupants sont originaires de Mazwini ?
Certains composants des moments occultes d’Ikoni viennent d’ailleurs. Une histoire tournante, multiple et riche. A ikoni, on parle d’une variété de son peuplement, alors différentes origines. Plusieurs vents de peuplade, soufflaient depuis que cette cité est citée. Après Inya-djiva, premiers défricheurs de la ville originaires de Kilwa-kisiwani, ils furent les bienvenus, les propriétaires de hutuba de vendredi aux heures contemporaines Inya-mwahiko. Cet instrument appartenait au départ à la famille Inya nkandza, elle-même en deux catégories, dont les venants de Funga dans la Mitsamihuli et les venants d’Iduku-djuu Ntsaweni. L’attribution de hutuba à Inya mwahiko par l’érudit, Mzimba-djondo, montre déjà l’hospitalité et l’esprit de partage des habitants d’Ikoni, cité avenante.
On ne peut pas tous dire mais l’essentiel doit être relaté. Deux familles venaient de Kilwa-kisiwani s’installèrent à Maluzini, au Nord du cratère Djabal. Elles y fondèrent un village. Des années passent, leurs enfants se querellèrent. Et ces deux familles se séparèrent. L’une se dirigea vers Hamboda. Tandis que l’autre n’abandonne pas Maluzini. Des années après, cet éloignement démangeait les chefs des familles. Donc une réconciliation a été entreprise et ces deux familles reprirent la cohabitation normale et harmonieuse. Par la suite, ils ont quitté cet endroit et se dirigeaient vers Zikokoni pas loin de Maluzini…
SAID YASSIE Said Ahmed
Ecrivain, traditionaliste
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